vendredi 12 septembre 2008

Vendredi 12 Septembre - Los Angeles

Cette ville est gigantesque.
Sans voiture, tu ne peux rien n'y faire,
Cela serait presque comme Phoenix,
Mais en plus frustrant.
Ici, il y a un "vrai" réseaux de bus et de métro,
Mais c'est toujours tellement loin et tellement compliqué,
Que tu y renonces très vite.
Par peur de se perdre.
Car quand tu te perds à LA,
C'est pour de vrai,
Tu n'as plus le choix.
Tu peux errer pendant des heures sans retrouver ton chemin.
Tu as beau suivre un quelconque instinct,
Demander à un nombre incalculable de bonnes âmes,
Tu ne retrouveras ton chemin qu'en finissant,
L'âme en peine,
Par prendre un taxi.
Si tu as un peu de chance,
Tes souffrances seront vite abrégées
Si tu débarques dans East Hollywood.
Normalement, tu finis assez vite avec une balle calé entre les deux yeux.

Ce qui est formidable ici,
C'est le temps de rien faire.
Juste profité de rien foutre.
Pas parler, pas marcher, pas courir.
Juste rester amorphe dans un canapé
Et regarder le temps.
C'est d'autant plus jouissif que tu sais très bien,
Que si tu serais autant sur le qui-vive que beaucoup de gens ici,
Si tu y résidais.

Cette ville n'est jamais ni trop en mouvent
Ni trop endormi.
Il y règne une espèce de faux calme
Ou une fausse agitation,
Au choix...

Je ne prends que très peu de photos.
De toute façon, je n'ai qu'un vieux Polaroïd avec un nombre restreint
De clichés possibles.
Parfois, cela me manque,
Ne pas pouvoir capturer un instant, précieux.
Mais cela aussi m'oblige à bien choisir mes photos.
Et des photos des USA, il y en a des tonnes.
Partout, tout le temps.
Je suis donc obligé, de bien choisir l'endroit.
L'angle, la lumière.
Aussi, je prends souvent des amis,
Des rencontres, des yeux.
Pas plus que ça.
Des choses qui n'existent pas en 20 000 exemplaires
Sur Google Images.
Ce qui était contrainte, devient chance.
Cela m'oblige à parler, à décrire.
A visualiser.
Je ne peux céder à la facilité d'un simple
"C'était vraiment chouette" suivi d'une nième série de photos.

Les gens marchent à Los Angeles,
Ils marchent beaucoup,
Et cela crée un contraste saisissant avec les voitures,
Qui se lancent comme des fauves dans les gigantesques avenues.
Quand tu marches ici,
Tu te sens comme dans un autre monde.
Séparé de tout, dans une bulle.
Tu prends le temps de voir les choses
Des choses que beaucoup de gens vivant là
Ne verront jamais.
Tu marches, tu te fais mal aux pieds dans des petites crevasses,
Dans des nids de poules.
Tu montes des escaliers en corde raide,
Que tu descends en courant, emporté par ton poids.
Tu te dis que tu as de la chance
D'être ici,
Alors que tant de personnes autour de toi
Semble être ailleurs
Dans un autre monde,
Visiblement moins étourdissant.

Ils ont de belles cuisines ici !
Grandes,
Et même le plus petit des studios en a une.
Tout aussi grande.
Mais elles sont vides,
Il n'y a rien ici.
Peu d'ustensiles.
Mais les frigos sont remplis.
Par contre, toi, simple visiteur,
Tu n'as pas le droit d'y toucher,
Ici, la nourriture c'est sacré.
Mais on t'invite volontiers au Fast Food
L'équivalent de nos restaurants.
Il serait mal vu de refuser l'invitation.
Mais, tu ne touche pas au frigo.
Jamais.
J'aimerais bien utilisé leur cuisine.
Je rêve en secret d'un tiramisu.
Mais aucune envie de monter des blancs à la fourchette
Encore moins de partir en expédition pour tenter de trouver des œufs.
Alors, le tiramisu attendra !

Astrid m'a demandé des mots,
Je vais y réfléchir.

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