dimanche 21 septembre 2008

Dimanche 21 Septembre - Los Angeles

Souvent le soir,
Au moment de m'endormir,
Je regarde la pièce dans laquelle je dors.
Remplie de robes et de bébelles.
Alors, j'ai cette curieuse sensation qui me brûle le ventre,
Celle d'être dans un manège gigantesque,
Un peu trop grand,
Le genre de manège dans lequel on ferme les yeux très fort
Et on attends la fin.
Des la sortie, on hurle, on pavoise, on raconte,
On amplifie des détails, mais on est fiers de l'avoir fait.
Malgré la peur bleue, malgré l'envie de descendre.
Voilà comment je me sens.
Pris d'une peur bleue mais heureux de le faire.

Barbara disait ceci :
"Ah ! Les voyages
Qui murissent nos cœurs,
Qui nous ouvrent au bonheur,
Mais que c'est beau, les voyages !
Et lorsque l'on retourne chez soi,
Rien n'est comme autrefois
Car nos yeux ont changé"

Ici, la chaleur est étrange
Elle n'est pas cassante et brûlante comme à Phoenix,
Ni sale comme à New York,
Elle est fatigante, terriblement fatigante.
J'ai l'impression de ne pas dormir,
De ne jamais dormir.
L'impression constante d'être fatigué ou endormi.
Et cela fatigue le moral, fait baissé l'attention déjà peu vivace.
On s'endors partout, on oublie, on cherche le repos.
Le moindre effort fait bailler.
La chaleur est partout.

Les voyages sont toujours synonymes de rencontre,
Et des rencontres ici, ce n'est pas ça qui manque.
Mais, il est encore plus plaisant de rencontré de "vrais" américains,
Celui dont le père est Juif polonais et la mère presbytérienne chilienne.
Qui a du sang des 4 coins de la terre.
Qui vient de partout mais qui est d'ici.
Profondément d'ici.
On n'est pas Étasuniens à moitié,
On l'est complètement,
Ou on ne l'est pas.

Les Étasuniens ne sont plus des étrangers,
Ici, c'est toi l'étranger,
C'est à toi de découvrir la culture,
D'ailleurs, ta culture, ils s'en foutent.
En dehors des USA, rien n'existe rien n'est bon.
Tu n'es quelques choses que si tu viens.
Et rare sont ceux qui pensent autrement.
Rare sont ceux qui vivent autrement.
Rare sont ceux qui ont l'idée de vivre autrement.
Alors, parfois, il faut savoir s'imposer, proposer une musique,
Une chanson, un film.
Faire découvrir à l'autre.
Lui montrer,
Soulever pour lui un pan du rideau avec lequel ils vivent,
Constamment.
C'est aussi pour ça que je déteste les Expat',
Ils ne rêvent que d'une chose, ne plus être "français".
Pas au sens de perdre la nationalité,
Au sens de perdre une culture, une tradition,
Une certaine vision des choses.

Depuis une semaine, j'ai la désagréable impression,
Que je perds mon français.
Je me remets à faire des fautes monumentales,
Je cherche mes "futur", mes "pluriels",
Quand je me retrouve à parler avec mes amis,
Au téléphone, je peine parfois.
C'est très curieux et étrange comme sensation.

Je visite, et à LA il y a de quoi faire,
Vu la Hollywood Hills
Vu l'étoile de Barbra Streisand
Chaussé les traces de pas de Spielberg
Endossé le rôle de touriste
Pissé dans les pissotières où George Michael s'est fait pincé pour Exibh'
Bronzé sur la Plage
Baigné dans l'Océan Pacifique
Cherché le Metro de LA
Mangé les fast foods en tout genre
Dansé sur les dancefloors
Resquillé pour entrer dans des boites de nuit
Suivi Erotica toute la nuit.

J'ai vécu un moment de grâce,
En pleine journée,
Sur la 3rd Street Promenade de Santa Monica.
Seul, face à un violoniste.
Ce n'était peut-être pas de la grande musique,
Mais ce fut un moment de grâce !
Josh Vietti et il a de beaux yeux...

Alors, ici on grandi...
Alors oui, ici, on grandi.

Aucun commentaire: