mercredi 14 juillet 2010

Mercredi 14 Juillet - Berlin

Sigur Rós en pleine « Landseite » Allemande.

Les nuits chaotiques à bord de bus polonais
Ne sont pas des légendes.
Les réveils joyeux à l’instant où les yeux se ferment.
Quand le sommeil se fait paraître profond.
Les Belges, Les Allemands.
Thanks for this. Danke fûr diese
N’ayez peur, n’ayez peur.
Tu baisses les yeux, ne les ferme surtout pas,
Et tends ton passeport.

L’air d’autoroute allemande à 4 heures du matin.
Sigur Rós toujours.
Le soleil se lève sur une envie de prier.
L’instant surréaliste touche au sublime.
La froideur de l’arc-en-ciel nous surplombant.
Se dire un instant qu’il est un autre plus grand.
Plus fort, qu’il s’appelle Soleil.

« Die Sonne kommt und du bist hier »

Ne touchez l’intense que du bout des doigts.
Ne pas se toucher autre chose d’ailleurs,
Ça fait mal.

La campagne se révèle.
Il n’est tant de différences
Entre ici et là-bas.
Entre chez eux et chez nous.
Les mêmes prés, les mêmes arbres,
Les mêmes horizons sans fin,
Les mêmes collines bleuies par le fond.
La même odeur d’angoisse dans les petites villes.

La nuit me revient par intermittence.
Comme des éclairs parfois violent.
Des réveils fréquents,
Des arrêts au milieu de nulle part.
Une odeur de rien,
Un poste de radio hurlant Anastasia,
Quelques barres chocolatées faisant le tapin.
Pas un regard, pas un bonjour,
Une femme tient son café serré dans ses mains.
Le Soleil se lève forcément plus tôt
Et laisse paraître sur le loin des arbres
Un liséré mordoré et rosissant.

Je regarde encore ces arbres tordus
Le long des routes.
Je cherche encore ce que je viens faire ici.
Sans doute fuir le patriotisme malsain
Qui va sévir sévère en France.
Enfin,
Je trouverai bien sur place.
Je trouverai bien sur place.


Viõrar Vel Til Loftárasa - Sigur Rós
Samskeyti - Sigur Rós
Schlaf Bei Mir - Clueso

samedi 27 février 2010

Samedi 27 Février - Berlin

Oranienburger Straße.

J'apprends à cerner cette ville.
Avec ses contradictions,
Ses erreurs,
Ses doutes.

J'ai finalement retrouvé mes papiers.
Mon passport.
Ma carte est bloqué,
Bien sur l'argent n'est plus dedans.

I was upset.

Je me laisse trainer par le vent.
J'hésite et puis je rentre.

J'ai découvert une espèce de galerie sauvage.
A l'arrière d'un squat.
Du métal, des jeux pour enfants,
De la férronerie,
Des femmes sans têtes.

L'art se doit d'être subversif.
De poser question, de déranger.
L'art se doit d'être dans la rue,
Accessible.
L'art n'est pas un, il est plusieurs.
Il se doit d'être majestueux.

J'ai toujours vu ma vie comme étant au service des autres.

La magie doit être créer dans la rue.
Rendre les choses belles pour ce qu'elles sont.

Les belles choses n'ont pas de prix,
L'art n'a pas de prix,
Donc il est à tous.
Même si l'art ne peut être gratuit.

Ostalgie.

On n'efface pas son passé d'un trait.
On ne l'oublie pas,
On vit avec.
Mais ici, le passé ne vit pas.
N'accompagne pas,
Il hante.
Comme une blessure,
Comme une erreur.

Il n'enseigne rien,
Il n'est que pénitence.
Un sacerdoce de pauvres.

Il suinte de partout.
Il est irrespirable.
En marchant dans ces rues,
On vit ce passé qui n'est pas vraiment le notre.

On souffre de choses que l'on n'a connu.

Alors, pour finir,
On marche.
Sans rien dire.
En silence.

jeudi 25 février 2010

Vendredi 26 Février 2010 - Berlin

Après de longues fluctuation,
Un départ en catastrophe,
Berlin.

Enfin, Berlin.

Trajet de nuit, en voiture.
En silence.

Arrivé forcément trop tôt.
Il était 6h15 du matin.
L'hôtel fermé.
La neige commence à tomber.
Je me fous dans un café.

A 8 heures,
Une grosse femme russe,
Ne parlant que le russe,
M'ouvre.
Je découvre ma chambre dans cet hôtel-pension de mauvais goût.

Puis, Berlin.

Berlin, Berlin, Berlin.

Je me sens à la maison dans cette grande inconnue.
Je ne parle pas allemand et pourtant,
Quand les gens parlent, je les comprends,
J'en suis sur.

J'ai grandi dans cette ville.
Je la connais par coeur,
Ses rues, ses maisons, ses métros,
Je connais déjà tout ça.
Peut être dans une autre vie, mais je connais tout ça.

C'est indescriptible.
Je le sais, je connais tout ça.

J'ai perdu mes papiers, mon argent.
Je suis dépendant.
Et pourtant, je m'en fous.

Il y a dans ces choses qui hantent cette ville,
Quelque chose qui m'apaise.
Me fait du bien.
Je connais cette ville.

Alors, je veux y vivre.
Oranienburberstrasse.

Fuck, I know this town.

Je connais tout ici.
Je n'arrive même pas à en parler.


Cela allait faire un an.
Il était temps.

vendredi 24 avril 2009

Samedi 25 Avril - Paris

Le voyage est finie.
Le retour est rude.
La fatigue est toujours là,
Toujours présente.
Mais la tête déborde.

Peut-être me faudrait-il
Des vacances pour les vacances.

Avec la distance et le recul,
Je me dis que ce voyage là était nécéssaire.
Pour désacraliser un peu,
Pour démystifier,
Pour simplifier,
Un possible retour.
Sans passion, juste par plaisir.
Par repos.

Je suis donc à nouveau à Paris.
Depuis une semaine.
Une semaine,
C'est le temps qu'il prit pour venir dire "Bonsoir".
Bonsoir du bout des yeux, de loin.
Et c'est mieux, c'est juste bien.
Il a prit son étoile, l'a mise sur son cou.
Il a dansé et il a bu.
Il a dansé et il m'a vu.
Ses mots que j'ai attendu
Sont arrivé par un petit papier.
Un papier tout sobre, tout fin.
Quelques mots griffonés.
Il tente de caché une chose que je sais déjà.
VF, le V de Vaincre, que l'on vainc le 21 Juillet.
Le F qui vient de Malte, depuis 1610.
Oui, j'en sais des choses.

Comme d'habitude,
Je vais laisser ce carnet de voyage ici.
Jusqu'au prochain voyage,
Au prochain Trip.
Il faudra abandonner ses lettres.
Sauf si, bien sur, Vous en voulez encore.
Alors, promis, je continuerais, mais ailleurs.
Sachez que cela n'est fait que pour vous.
Alors, si vous n'en voulez plus.
Dites le.
Il n'y aura ni larmes, ni cris.
Peut-être un peu de peine,
Deux jolis poèmes,
Mais rien ne sera fini.


Je vous embrasse sur les yeux,
Et je vous dit à bientôt.

jeudi 16 avril 2009

Jeudi 16 Avril - San Francisco

Le silence.

A un peu plus de 24 heures du départ,
Je cherche un peu de silence, de paix intérieure.
Un peu de repos en somme.
Un endroit calme,
Des bras peut-être, pour m'apaiser.
Ce pays est terrifiant
C'est ça qui le rends fascinant.
Je sais pertinemment que je reviendrais.
Il y a ici des gens que j'aime.
Pour eux, je reviendrai.
Je rangerai la rage, la terreur et la nervosité
Que j'ai à l'égard de ce pays,
Et je reviendrais.

Pourtant, je garde une part de tendresse
Pour le patriotisme communautaire,
Pour l'apparente naïveté des gens d'ici.
Comme on regarde un adolescent faire sa révolution.
Comme on me regarde.

"Et si j'ai les Lèvres Mauves,
C'est que j'ai pas trouvé de toit
Pour aller vivre loin de chez moi"

Je n'ai pas de réponse.
Il était là, je l'ai vu,
Mais il ne m'a pas donné de réponse.
C'est énervant, excitant et insupportable.
Il se fait attendre, se fait désirer.
Mais à jouer avec le feu, on se brûle.
Alors, j'attendrai,
Ne serait-ce que pour voir
Si vous êtes toujours aussi beau.
Si vous avez toujours votre beau chapeau.

Je partirai à Malte, jusqu'en 1610.
Parcourrai la Rue Montmatre.
Juste pour vous dire, que je ne vous attends plus.

Samedi, il fera nuit.
Nous verrons bien, si vous êtes gris.

"Wicked" à vous faire aimer le Vert.
J'espère que je vous manque.

mardi 14 avril 2009

Mardi 14 Avril - San Francisco

There is some violence in the air.

Tout d'un coup, d'un coup violent,
J'ai peur.
Je ne suis pas très bien.
Alors, puisqu'il était le seul
Présent, juste là à ce moment là... :

"Mes voisins de chambre se battent, c'est violent. Cela me fait un peu peur. Je ne me sens pas très bien. Il y a des bruits de coups, de portes qui claquent, ont diraient des coups de feux. Et puis tout d'un coup, c'est un silence assourdissant, je ne suis pas très bien."

J'ai dit cela,
Je n'en suis pas plus appaisé.
Au contraire.
Comme si j'étais nu.
Comme si je n'avais plus rien.

Oui,
Ce pays me terrifie.
Il me terrifie de violence.
Ces bruits qui hantent la ville,
Qui vous renvoie violemment sur le sol,
Glaciale.
Qui vous étrangle sur le carrelage.

Ce pays me fait peur,
Mais j'ai ma Nocturne,
Mais j'ai ma Réponse.

lundi 13 avril 2009

Mardi 14 Avril - San Francisco

Sans un bruit,
Autre que les sirènes incessantes,
Je cherche doucement ce repos si précieux.
Pourtant, tout s'agite, partout
Et rien d'autre ne vient.
Je tente en vain d'entendre
Une petit Nocturne.
Mais rien ne vient.

Je suis à nouveau là-bas.
Ce là-bas si loin pour moi.
Ce là-bas que j'ai rêvé si fort.
Et surtout si longtemps
Que maintenant,
Ce là-bas n'est plus grand chose.
Ce là-bas n'est presque rien.
Tout cassé, tout froissé,
D'avoir été trop rêvé.
Ce là-bas n'existe plus car il est ici.
Ce là-bas la n'est pas.

Il me reste encore des là-bas.
J'en ai un, qui se revendique de lui même.
Et comme Schönberg aurait voulu
Qu'il fasse le premier pas,
Je voudrais qu'il sache des choses.
Des choses qu'il ne sait pas,
Des choses qu'on ne dit pas,
Des choses qu'on écrit pas sur une invitation.
Ces choses que l'on fait,
Le regard fuyant, les yeux qui se retournent,
Le soleil s'endormant et nos rêves qui s'écoulent.
Je voudrais qu'il découvre,
Les motels de merde, les rues qui s'arpentent,
Jusqu'aux heures les plus démentes,
Les yeux qu'on ne voit plus,
Que lorsque qu'on a trop bu,
Les nuits qui se démènent,
Avec les étoiles pour poèmes.
Je voudrais tant qu'il voit,
La folie de cette ville,
Les parcs pleins de couleurs,
Les sucres aux milles visions,
Les cigarettes à 10 000,
Et les garçons qui brillent
Qui ressemble à des filles.
Et les filles en blouson
Jouant comme des garçons.

Voilà,
Voilà comme je me perds ici.
A courir, à chanter.
J'ai l'impression de devenir fou.
Je ne pourrais donc jamais vivre là bas.
Cela m'est impossible.
J'y vais juste pour m'y perdre.
Juste pour ne rien faire,
Qu'avoir l'air fou.
Je lâche tout.
Ce qui se passe à San Francisco,
Cela reste à San Francisco.
Rien n'est réel,
Rien n'existe,
Tout le reste n'est que le reste.

Alors oui, je devrais me reposer,
Mais cela m'est impossible,
La meilleure des solutions serait too much,
Et surtout ne ferait qu'agrandir ma fatigue.

Levi est sorti de sa cure de Désintox'
Cela m'a fait plaisir de le voir.
Je crois que je l'embrasse aussi fort que vous.

Cela fait du bien de revoir ce petit frère.