samedi 27 février 2010

Samedi 27 Février - Berlin

Oranienburger Straße.

J'apprends à cerner cette ville.
Avec ses contradictions,
Ses erreurs,
Ses doutes.

J'ai finalement retrouvé mes papiers.
Mon passport.
Ma carte est bloqué,
Bien sur l'argent n'est plus dedans.

I was upset.

Je me laisse trainer par le vent.
J'hésite et puis je rentre.

J'ai découvert une espèce de galerie sauvage.
A l'arrière d'un squat.
Du métal, des jeux pour enfants,
De la férronerie,
Des femmes sans têtes.

L'art se doit d'être subversif.
De poser question, de déranger.
L'art se doit d'être dans la rue,
Accessible.
L'art n'est pas un, il est plusieurs.
Il se doit d'être majestueux.

J'ai toujours vu ma vie comme étant au service des autres.

La magie doit être créer dans la rue.
Rendre les choses belles pour ce qu'elles sont.

Les belles choses n'ont pas de prix,
L'art n'a pas de prix,
Donc il est à tous.
Même si l'art ne peut être gratuit.

Ostalgie.

On n'efface pas son passé d'un trait.
On ne l'oublie pas,
On vit avec.
Mais ici, le passé ne vit pas.
N'accompagne pas,
Il hante.
Comme une blessure,
Comme une erreur.

Il n'enseigne rien,
Il n'est que pénitence.
Un sacerdoce de pauvres.

Il suinte de partout.
Il est irrespirable.
En marchant dans ces rues,
On vit ce passé qui n'est pas vraiment le notre.

On souffre de choses que l'on n'a connu.

Alors, pour finir,
On marche.
Sans rien dire.
En silence.

jeudi 25 février 2010

Vendredi 26 Février 2010 - Berlin

Après de longues fluctuation,
Un départ en catastrophe,
Berlin.

Enfin, Berlin.

Trajet de nuit, en voiture.
En silence.

Arrivé forcément trop tôt.
Il était 6h15 du matin.
L'hôtel fermé.
La neige commence à tomber.
Je me fous dans un café.

A 8 heures,
Une grosse femme russe,
Ne parlant que le russe,
M'ouvre.
Je découvre ma chambre dans cet hôtel-pension de mauvais goût.

Puis, Berlin.

Berlin, Berlin, Berlin.

Je me sens à la maison dans cette grande inconnue.
Je ne parle pas allemand et pourtant,
Quand les gens parlent, je les comprends,
J'en suis sur.

J'ai grandi dans cette ville.
Je la connais par coeur,
Ses rues, ses maisons, ses métros,
Je connais déjà tout ça.
Peut être dans une autre vie, mais je connais tout ça.

C'est indescriptible.
Je le sais, je connais tout ça.

J'ai perdu mes papiers, mon argent.
Je suis dépendant.
Et pourtant, je m'en fous.

Il y a dans ces choses qui hantent cette ville,
Quelque chose qui m'apaise.
Me fait du bien.
Je connais cette ville.

Alors, je veux y vivre.
Oranienburberstrasse.

Fuck, I know this town.

Je connais tout ici.
Je n'arrive même pas à en parler.


Cela allait faire un an.
Il était temps.